• Hervé Giraud à la biennale

    Hervé Giraud à la biennale

    Hervé Giraud à la biennale

    Hervé Giraud à la biennale Rien n’arrive par hasard. Pour faire une ville, il faut de l’eau, de la pierre et du bois. Pour faire des livres, il faut davantage : il faut des villes, des voyages, des rencontres, des émotions, des blessures ou des triomphes, il faut une soif de contrastes et ressentir le besoin d’exprimer par la littérature que la vie ne suffit pas ; comme pour la cuisine, le sport ou la musique, on y ajoutera un soupçon de magie.

    Je suis né à une époque située entre l’extinction des dinosaures et l’apparition des smart phones. J’ai tout de suite été viable, on m’a donné un prénom d’écrivain (mes parents, persuadés d’attendre une fille, s’occupaient en lisant Vipère au poing. Il a fallu trouver un prénom en urgence) et une éducation au grand air qui sont les deux constantes tangibles d’une émancipation réussie. J’ai grandi dans une île, en slip comme Tarzan, et mon héros, c’est Mowgli, définitivement. Je nage comme un poisson et j’ai une mémoire de moineau. A huit ans, je lisais Rudward Kipling perché dans les arbres, je fumais des lianes comme les hommes, je construisais des cabanes qui faisaient peur aux loups. Aujourd’hui, je continue à courir pieds nus dans les cailloux et à grimper dans les cimes pour rien, juste pour le plaisir de regarder loin.

    J’ai aussi vécu dans les villes, j’ai fait le tour des boulevards Périphériques en moto, j’ai attendu l’heure de la sortie, j’ai trainé dans des aéroports en écrivant des livres de voyage, j’ai réparé des maisons, déchargé des camions, bricolé des moteurs, mis des fleurs dans des vases. J’aime la vitesse, la musique, le soleil et les chiens abandonnés et mouillés de pluie. J’aime capturer des serpents et les brandir dans la lumière, nager dans les lacs glacés des montagnes. On m’a dit de faire dans la vie ce que je savais faire de mieux, je m’y emploie chaque jour : je tape sur les petites touches d’un ordinateur, je regarde vivre mes enfants, je regarde les saisons, les bateaux et les nuages qui passent, je prends soin des autres… je tue le temps mais jamais les insectes, ni les taupes, ni les plantes.

    A-t-on besoin d’en savoir plus ? 

     

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